Dynamique de groupe
Chantier test.
A Vendeuvre, nous inaugurons notre concept et comme toute expérimentation
il faut tirer des leçons des évènements pour tenter de remédier aux carences
constatées.
Sur le plan technique :
Dans un souci de coûts et d’économies, le choix d’appliquer le système
MBOC dans toute sa rigueur est peut être à revoir. Si cette façon de procéder,
réalisation des murs sur place à partir des éléments constitutifs, est effectivement
la moins couteuse (du fait que le coût de la main d’œuvre ne rentre pas dans le
prix de revient) il comporte aussi des inconvénients. Temps d’exécution plus
long et prise en compte des intempéries qui peuvent perturber le chantier.
Le remède passe par la préfabrication. Cette hypothèse apporte forcément
un surcoût, mais le gain de temps est considérable et, si on prend en compte
les frais intercalaires mis en place par l’organisme bancaire, il y a un calcul
à faire. De même,
si des éléments préfabriqués nécessitent l’utilisation d’un engin de levage,
ils suppriment en grande partie, les conditions météorologiques qui pénalisent
le chantier. Autre élément à prendre en compte, la fatigue accumulée qui
pénalise l’avancée du chantier et plombe « l’ambiance»
Sur le plan humain
Pour ce qui est de l’ambiance justement. Autant il est relativement aisé
de prévoir l’organisation et maîtriser les aspects liés à la technique, autant
il est difficile de gérer l’aspect humain. Mettre ensemble des gens qui ne se
connaissent pas, qui n’ont pas la même conception sur la notion
« travail » est une des problématiques du concept. Quand on met
ensemble un ouvrier du bâtiment, habitué à avoir un rendement exigé par son
entreprise et un magasinier dans un négoce qui n’est pas soumis au même
impératif, ou un employé du Futroscope, il y a forcément des disparités. Encore
plus si on met en scène une hôtesse dans un hôtel ou une standardiste sur une
plateforme d’appel. L’animateur technique, habitué à gérer des chantiers où il
intervient auprès de clients individuels, ne se retrouve plus du tout dans le
même cas de figure quand il doit gérer une quinzaine d’individus aux
compétences diverses. De plus, le défi que se sont lancés les
auto-constructeurs et l’enjeu que constitue l’emprunt qu’ils ont contracté,
leur met une pression qui se traduit par la peur de mal faire. Résultat,
l’animateur doit répéter les conseils qu’il a déjà prodigués, mainte et mainte
fois, et ça il a du mal à l’accepter.
De même, l’animateur est là pour faire voir comment bien faire et non
pas pour faire à leur place ce qui a été un peu le cas à Vendeuvre.
Indépendamment de la formation aux techniques de la construction auprès des
participants, il faudra aussi prévoir une formation au management des
animateurs.
On ne s’improvise pas « meneur d’hommes ». La dynamique de
groupe est une science très complexe. Elle rend compte du fait qu’un groupe est
un organisme vivant : les personnes qui le constituent agissent
et réagissent les unes par rapport aux autres, par rapport au groupe, et par
rapport au but qui les réunit. Une certaine dynamique se met en place ;
elle n’est pas toujours perceptible par tous. Le groupe peut aussi développer
ce qui s’apparente à une vie intérieure.
La susceptibilité de chacun est à ménager et celle des femmes (par
exemple) est différente de celle des hommes, ça peut créer des frictions dans
un groupe mixte.
Un des
points positif, qui n’est pas si évident, c’est la présence et la participation
sur le chantier des différents ménages. Certains, tout en respectant la charte
n’autorisant à participer que des membres de leur famille, ont pu bénéficier de
cet apport, alors que d’autres, pour des raisons personnelles, n’avaient pas
les moyens de faire bénéficier de cette participation précieuse. Lors d’une
réunion pour établir les règles par rapport à cette problématique, la décision
a été prise par le groupe que le seul impératif était la présence indispensable
d’un membre par ménage, les apports extérieurs étant considérés comme un bonus
.
.
Développement
personnel :
Comme on l’a déjà vu,
l’autoconstruction est une activité très prenante. Pour la majorité des
autoconstructeurs, il s’agit du projet de leur vie. Au niveau de l’individu,
l’autoconstruction d’une maison est un projet d’envergure. Ce caractère presque
démesuré est aussi un challenge. C’est un défi lancé à soi-même, une épreuve
salutaire. En réalisant son projet, on se réalise soi-même. On y met beaucoup de
soi, au niveau financier, et en investissement temps.
L’autoconstruction est donc une expérience forte et unique. Au bout du
compte, on acquière une confiance personnelle, conscient d’avoir réalisé
quelque chose qui n’est pas à la portée de tout le monde.
Les conditions
de réussite :
- Esprit
d’équipe :
- Solidarité
- Tolérance
- Enthousiasme
- Convivialité
- Acceptation démocratique des décisions du groupe
La contre partie à payer pour accéder à cette forme originale de
l’acte de construire, passe par sa disponibilité, son engagement volontaire à
consacrer tout ses temps libres à bâtir
sa maison de ses mains. Nous sommes donc tous embarqués
sur un même bateau et nous devons ramer de concert si nous voulons arriver à
bon port. J'ai baptisé ce projet : "La fraternité en action" !
Nous avons souscris ensemble un contrat moral de compagnonnage. Un tel projet doit paraître aux yeux de vos proches, complètement utopique, à nous de tout mettre en œuvre pour que cette "utopie" se transforme en une maison concrète où vous aurez plaisir à vivre avec vos familles.
Le compagnonnage, tel que je l’entends, c'est se serrer les coudes, faire face ensemble à l'adversité.
Bien sur nous allons subir des moments de doute, ce serait trop beau que tout se déroule sans anicroches.
Le compagnonnage c'est le contraire du "chacun pour soi", c'est au contraire mettre en commun ce qui nous différencie? Nous sommes réunis autour de ce projet avec nos qualités et nos défauts. C'est la somme de nos compétences mises au service de tous qui nous fera avancer. Nous devons nous accepter les uns et les autres, tels que nous sommes et admettre que nos performances dans tel ou tel domaine, ne sont pas équitables.
Nous avons souscris ensemble un contrat moral de compagnonnage. Un tel projet doit paraître aux yeux de vos proches, complètement utopique, à nous de tout mettre en œuvre pour que cette "utopie" se transforme en une maison concrète où vous aurez plaisir à vivre avec vos familles.
Le compagnonnage, tel que je l’entends, c'est se serrer les coudes, faire face ensemble à l'adversité.
Bien sur nous allons subir des moments de doute, ce serait trop beau que tout se déroule sans anicroches.
Le compagnonnage c'est le contraire du "chacun pour soi", c'est au contraire mettre en commun ce qui nous différencie? Nous sommes réunis autour de ce projet avec nos qualités et nos défauts. C'est la somme de nos compétences mises au service de tous qui nous fera avancer. Nous devons nous accepter les uns et les autres, tels que nous sommes et admettre que nos performances dans tel ou tel domaine, ne sont pas équitables.