mardi 7 décembre 2010

Peut on être pauvre et propriétaire ?

Pendant 3 ans, la Fondation de France a initié des rencontres entre les associations sélectionnées pour leurs projets innovants ayant trait au logement. Ce mercredi 6 décembre, un colloque qui se tiendra à Paris sur le thème volontairement provocateur "Peut on être pauvre et propriétaire ?"

Les 9 projets soutenus par le programme et leurs réalisations à ce jour

  • Aera, Quartier de La Reynerie, Toulouse - Le Mirail
Le projet : Promouvoir une « coopérative d'habitation à vocation sociale avec programmation participative » en utilisant le nouveau statut des « SCI d'accession progressive à la propriété ». Programme d'habitation de 60 logements.
Ce qui a été réalisé : Un groupe de coopérateurs a été constitué et s'est réuni à de nombreuses reprises pour faire avancer le projet de La Reynerie qui est néanmoins bloqué aujourd'hui. AERA soutient d'autres projets du même type sur le département.
Contact / Pour en savoir plus : Stéphane Gruet - aera-com@cmaville.org / http://aera.over-blog.com

  • Compagnons Bâtisseurs Bretagne, Pays de Rennes
Le projet : Accompagner les ménages modestes dans l'accession sociale à la propriété à travers une opération expérimentale d'auto-éco-construction (12 maisons) dans le Pays de Rennes.
Ce qui a été réalisé : Accompagnement de 8 ménages pour l'auto-construction d’annexes de maisons à ossature bois au sein d'un lotissement à Langouet réalisée par la coopérative d'HLM Habitation familiale. Première expérience terminée et qui constituera la base de projets avec une dimension d'auto-construction plus poussée pouvant toucher des ménages plus modestes.
Contact / Pour en savoir plus : Jacques Matelot -  j.matelot@compagnonsbatisseurs.org / www.compagnonsbatisseurs.org

  • Ficosil / Pact 37, Département d’Indre-et-Loire
Le projet : Promouvoir la vente aux occupants de logements locatifs très sociaux comme une nouvelle étape d’une trajectoire résidentielle et sociale.
Ce qui a été réalisé : Accompagnement d'une vingtaine de locataires de la Ficosil, tous d'anciens propriétaires dont les logements avaient été rachetés par la Ficosil pour leur permettre de rester dans les lieux. Ces projets d'accession n'ont pu aboutir à cause des difficultés des ménages, de leur endettement, de leur âge ou de leurs ressources trop faibles.
Contact / Pour en savoir plus : François Chaillou - direction@pact37.fr / www.pact-habitat.org

  • Habicoop, Agglomération lyonnaise
Le projet : Accompagner la création d’une « coopérative d’habitants » sur le territoire du Grand Lyon. Projet immobilier collectif d’une quinzaine de logements dont environ un quart pour des personnes en difficulté.
Ce qui a été réalisé : Accompagnement du "Village Vertical", une coopérative d'habitants d'une douzaine de ménages dont l'immeuble devrait être construit en 2011. Le projet est élaboré en partenariat avec la coopérative HLM Rhône Saône Habitat, le Grand Lyon et l'Association d’Aide au Logement des Jeunes, membre de l’Urhaj pour l'accueil de jeunes aux revenus modestes au sein de la coopérative. La coopérative intègre également dans son projet une forte dimension environnementale.
Contact / Pour en savoir plus : Bertille Darragon - info@habicoop.fr / www.habicoop.fr

  • Julienne Javel, Département du Doubs
Le projet : Accompagner des ménages bénéficiant du suivi social de l’association dans le montage technique et financier de leurs projets d’accès ou de maintien dans la propriété.
Ce qui a été réalisé : Projets d'accession ou de maintien dans la propriété en cours pour une dizaine de ménages grâce à une ingénierie de montage de projet (mobilisation des aides existantes et partenariats renforcés avec les collectivités, les banques, etc.) et des montages juridiques spécifiques (bail à réhabilitation, bail emphytéotique). Appui apporté collectivement aux ménages sur les économies d’énergie et la gestion budgétaire en partenariat avec d'autres structures (espace info-energie du CAUE du Doubs, association Finance et pédagogie).
Contact / Pour en savoir plus : Luc Schiffmann - mission.habitat@laposte.net

  • Pact Arim de l'Aveyron, Département de l'Aveyron
Le projet : Accompagner le développement quantitatif, qualitatif et sécurisé de l’accession sociale à la propriété et/ou du maintien du statut de propriétaire dans un contexte rural.
Ce qui a été réalisé : Accompagnement de la démarche de 18 ménages locataires du parc très social du Pact, qui envisageaient une accession à la propriété. 7 vont accéder à la propriété sur la base de montages de droit commun, accompagnés à la mesure de leurs besoins dans leurs démarches techniques (construction, réhabilitation) et de construction du projet (prêt bancaire, coût global de l'accession, etc.).
Contact / Pour en savoir plus : Patrick Marot - patrickmarot-pactarimaveyron@wanadoo.fr / www.pact-habitat.org

  • Relais Habitat, Région parisienne
Le projet : Créer un label de redressement et de gestion durable de petites et moyennes copropriétés en difficulté.
Ce qui a été réalisé : Accompagnement de 4 copropriétés à Saint-Denis (clarification des difficultés techniques, sociales et en matière de gestion, définition d’un plan de redressement distinguant les phases d’urgence, de court et de moyen termes, mise en œuvre du plan). Consolidation de partenariat institutionnel pour la réflexion autour de l'idée d'un label de syndic de redressement (FAP, Ville de Saint Denis, Région Ile-de-France).
Contact / Pour en savoir plus : Frédérique Trouvé - relaishabitat@aol.com

  • Toits par toi, Département de la Vienne
Le projet : Accompagner la mise en place et la réalisation d’un chantier de 8 maisons à ossature bois par auto-construction pour des ménages modestes.
Ce qui a été réalisé : Identification d'un terrain à Vandeuvre, constitution d'un groupe d'auto-constructeurs, travail permanent autour des aspects techniques du projet.  Travail de réflexion autour de la forme juridique, assurantielle et de la conformité du projet au droit du travail. Un premier chantier devrait démarrer mi 2011.
Contact / Pour en savoir plus : Charles Nicol - charlesnicol@free.fr

  • Une famille un toit 44, Département de la Loire Atlantique
Le projet : Développer une démarche, fondée sur une évaluation sociale, juridique, technique et financière, consistant à accompagner une vingtaine de ménages en difficulté dans l’accès et le maintien dans le logement.
Ce qui a été réalisé : Accompagnement de ménages pour le maintien dans la propriété par une démarche globale d'ingénierie sociale et technique : diagnostic accompagnement « multi facettes » dans la durée et mobilisation des solutions pertinentes. Partenariats bancaires ou mobilisation d'un prêt solidaire, maîtrise d’ouvrage déléguée (bail à réhabilitation, bail emphytéotique), assistance à maîtrise d’ouvrage (réalisation de travaux, aménagement de terrain).
Contact / Pour en savoir plus : Yves Aubry - association.une-famille-1-toit@wanadoo.fr

  • Pour la Fondation de France
Patrice Cieutat - patrice.cieutat@fdf.org

  • Les bureaux d'études qui ont accompagné le programme :
Ville et Habitat / www.ville-habitat.fr
Act Consultants / www.act-consultants.fr

mercredi 24 novembre 2010

Réveillonner pour Noël 2011 dans sa nouvelle maison

Comment procéder pour pouvoir fêter le réveillon de Noël  2011 dans la maison construite de ses mains
Depuis trop longtemps, nous sommes englués dans un imbroglio ayant trait à la fois aux aspects juridiques, financiers, ainsi que dans la création de la SCIC. De ce fait la concrétisation du chantier de Vendeuvre souffrait de cet état des choses et nous étions dans l’expectative, tributaires de décisions dont nous n’étions plus les maîtres.
Rappel :
La démarche d’auto-construction promue au travers de ce projet a pour vocation de concilier :
·         Efficacité économique au moyen d’un modèle d’autoconstruction de maisons bois à bas coût (moins de 100 000€ pour une maison de type 4)
·         Une réelle qualité environnementale (maisons à ossature bois et répondant aux exigences de la « très haute performance énergétique. »)
·         Une utilité sociale par l’accession des foyers les plus modestes à la propriété
·         Des valeurs coopératives telles que l’entraide, la démocratie interne et la solidarité par l’auto-éco-construction collective accompagnée.
Un comité de pilotage organisé par la Région, avait fait le choix de créer une société coopérative d’intérêt collectif pour assurer l’encadrement juridique du concept, dont voici la description :
1. Définition du projet:
Projet de création d'une SCIC visant à la mise en place de chantiers d'auto-construction de maisons-bois à basse consommation énergétique et à bas coût sur le territoire de Poitou-Charentes.
2. Définition des activités de la SCIC:
a) conseiller et accueillir des candidats désirant auto-construire leur maison dans le cadre des chantiers gérés par la SCIC.
Il s'agit notamment d'animer des réunions informatives, de s'appuyer sur les réseaux des auto-constructeurs pour promouvoir ce projet. La petite taille des chantiers implique de trouver de 3 à 12 familles par chantier. Ces familles devront répondre à certains critères sociaux leur donnant droit à bénéficier de ces maisons à bas coût. Une opération spécifique envers certaines catégories de population (gens du voyage souhaitant se sédentariser?) pourrait être montée.
b) négocier l'acquisition des terrains auprès des municipalités.
Le projet économique et financier de la SCIC implique une acquisition du foncier pour un coût minimum, afin de ne pas peser sur le budget des auto-constructeurs. La SCIC pourra bénéficier de l'expérience des SCOP HLM dans la négociation des terrains auprès des municipalités, qui conventionnent avec elles pour bénéficier des terrains soit à titre gracieux soit à un prix très avantageux. La possibilité que ces projets soient éligibles à la loi SRU faciliterait cette négociation.
c) contractualiser avec les auto-constructeurs
La SCIC conventionnera avec les auto-constructeurs afin de réduire le risque de revente, d'éviter les écueils juridiques en référence au travail au noir et de préciser l'ensemble des modalités à la fois financières et opérationnelles (investissement dans les travaux du chantier) du projet.
d) organiser les chantiers
La SCIC organisera et planifiera les chantiers, notamment le dépôt des matériaux de construction sur le chantier, la mise à disposition des outils de travail, le calendrier des travaux, etc. Le salarié de la SCIC et les bénévoles accompagneront les auto-constructeurs sur les différentes étapes de construction.
e) assurer la maîtrise d'ouvrage
La SCIC contractualisera avec les maîtres d'oeuvre, les assureurs, les banques et les fournisseurs de matériaux bois. Elle sera responsable en matière de dommages ouvrages.
f) assurer la revente des Maisons-Bois
La SCIC sera propriétaire du foncier et des Maisons-Bois jusqu'à leur finalisation par les auto-constructeurs. Elle se chargera ensuite de leur revente auprès de ces mêmes auto-constructeurs selon une convention financière adoptée entre les parties.
Tout ceci paraissait clair et structuré, restait à le mettre en application.
Le cabinet d’avocat spécialisé TEN, chargé de la « mise en conformité de ces prestations », exigeait
·         la souscription d’une assurance décennale et dommage ouvrage. (la spécificité du projet nous a posé les pires difficultés pour obtenir ces garanties, mais nous l’avons obtenue.)
·         La solution permettant d’échapper à la qualification de travail dissimulé pour les personnes appelées par l’autoconstructeur à venir l’aider.(Là aussi pas facile à trouver la solution, mais nous l’avons trouvée.)
·         Dans le choix des contrats entre la SCIC maître d’ouvrage et l’autoconstructeur « bâtisseur », les solutions possibles exigeaient de trouver un organisme susceptible de se porter caution pour garantir le parfait achèvement des chantiers (les quelques organismes existants refusaient de se porter caution pour des chantiers en autoconstruction.)
Devant tant d’exigences et surtout cette « caution » très onéreuse et impossible à trouver, nous avons failli baisser les bras. A l’origine du projet, mon idée de l’organisation à mettre en place, étaient que les autoconstructeurs se constituent en association. C’est cette solution qui l’a emporté avec l’accord du cabinet d’avocats.
Autre gros souci, alors que nous avions bâti tout notre montage financier, sur le « pass-foncier », les mesures gouvernementales prises en juillet, annihilaient toutes nos prévisions. Les conséquences :
·         TVA à 19.6% (au lieu des 5.5 du pass-foncier) Incorporation du financement du terrain dans le prix de l’opération (alors que dans le pass-foncier il s’agissait d’un paiement différé)
·         La région soutenait l’ossature bois, puis la basse consommation d’énergie en octroyant une subvention de 8000€. Les quotas fixés étant épuisés, notre projet ne peux bénéficier de ces aides.
·         Dans un souci d’efficacité et de raccourcissement du temps à consacrer sur le chantier (estimé à 2 mois de gain de temps), nous avions envisagé de confier à une entreprise spécialisée, la préfabrication des éléments constitutifs de la maison. Mais qui dit préfabrication, dit forcément main d’œuvre et investissement dans des équipements, qui sont répercutés sur les prix de vente.
Toute notre communication faisait état d’une maison de 90m2 à 80 000€ hors foncier, avec un montage financier appuyé sur le pass-foncier et tenant compte des subventions de la Région.
Pour faire face à cet engagement, face à ces obstacles subis, nous avons dû prendre des décisions drastiques :
Inviter les autoconstructeurs à se constituer en association et de ce fait devenir leur propre maître d’ouvrage, échappant de ce fait à l’obligation des assurances décennales et dommage ouvrage (qui ne servaient à rien du fait qu’étant leur propre constructeur ils ne pouvaient faire appel à l’assurance pour des malfaçons dont ils étaient l’auteur.)
Supprimer la préfabrication qui présentait un surcoût et renégocier avec les fournisseurs certains postes.
Tout en maintenant les prestations nécessaires pour réaliser une maison « basse consommation d’énergie » nous avons pu maintenir le prix annoncé et proposer aux autoconstructeurs une maison TTC à 80 000€ + 20000€ de foncier, soit un total à emprunter de 100 000€.
Pour que le chantier des six maisons à Vendeuvre puisse commencer en avril 2011, il faut que les participants au chantier fassent les démarches suivantes, par ordre de priorité :
·         Rencontrer individuellement l’organisme financier qui assurera leur financement
·         Constituer leur association des autoconstructeurs de Vendeuvre
·         Passer un contrat avec l’architecte pour lui confier la mission de déposer les permis de construire
·         Passer une convention avec Toit par toi pour s’appuyer sur leur savoir faire en matière d’organisation, d’assistance et de suivi de chantier.
C’est en remplissant toutes ces conditions qu’ils peuvent espérer passer le réveillon  de noël 2011 dans la maison qu’ils auront construite de leurs mains.



dimanche 7 novembre 2010

Construire sa maison et devenir propriétaire

Construire sa maison soi-même et devenir propriétaire malgré des revenus faibles… c’est ce que propose l’association Toit pour Toi. Soutenue par de nombreuses structures, dont Logiparc qui est sensible à la dimension sociale et environnementale du projet, cette aventure originale d’auto-éco-construction va démarrer en avril 2011 par l’édification de 6 maisons à Vendeuvre-du-Poitou. Aujourd’hui, l’association cherche encore des volontaires à l’auto-construction, dans la perspective d'autres chantiers. Pourquoi pas vous ?
Le terrain à Vendeuvre 

Si en soit le principe de l’auto-construction n’est pas nouveau, c’est lorsque le projet prend une dimension collective et sociale qu’il devient original. C’est le pari audacieux que s’est lancé Charles Nicol, un retraité du bâtiment. « L’idée est née d’une question que je me suis posée il y a quatre ans : Combien me coûterait ma maison si je devais la construire moi-même, tout en y intégrant les normes de performance énergétique ? » Une interrogation qui ne lui est pas venue par hasard. « En effet, elle était le fruit d’un constat sur la crise du logement actuelle et des difficultés pour les personnes à bas salaires d’accéder à la propriété. C’est alors que je me suis souvenu des projets Castors qui avaient fleuri dans les années 1950 en France et notamment à Buxerolles. En réponse à la crise du logement, des coopératives s’étaient constituées pour édifier des maisons en auto-construction. Si cela avait marché à cette époque, pourquoi ne serait-ce pas possible aujourd’hui ? D’autant que les techniques de construction ont énormément évolué et qu’il existe dorénavant des procédés simples et rapides à mettre en œuvre. » Charles Nicol a alors pris son bâton de pèlerin pour voir ce qu’offrait le marché. Il s’est mis en contact avec le Comité National pour le Développement du Bois, qui propose une méthode de construction en ossature bois destinée à l’auto-construction, et avec un négociant en bois, le groupe Rullier, pour obtenir des matériaux aux meilleurs tarifs. Au final, d’après ses calculs, il était possible d’arriver à construire une maison pour 50 000 € (coût des matériaux). Fort de cet élément, la machine était lancée.
Pour poursuivre ses démarches, Charles Nicol a alors créé une association Toit par Toi, constituée en majorité d’anciens du bâtiment. Mais entre l’idée et sa réalisation, il y a un fossé juridique important à combler. Aussi, il s’est rapproché du Conseil Régional qui dans le même temps lançait « 1000 maisons bois économes en énergie ». Celui-ci a rapidement adhéré au projet ainsi que d’autres partenaires, comme la Fondation de France, la Direction Régionale de l’Equipement ou encore Logiparc. Aujourd’hui, ces partenaires travaillent sur l’idée d’une Société coopérative d’intérêts collectifs (SCIC) qui donnerait une valeur juridique, administrative et financière à l’initiative.

« Une réponse aux locataires de Logiparc d’accéder à la propriété »
Du fait du caractère social du projet et afin de valider l’idée, Toit par Toi a souhaité s’associer à un bailleur social. Logiparc a répondu tout de suite présent. Pour son directeur, Hervé Pinget cette initiative s’inscrit pleinement dans la philosophie de développement durable engagée par l’office HLM. « En effet, dans cette notion, il n’y a pas qu’une dimension environnementale, il y a aussi l’aspect social et économique. Ce projet collectif, à moindre coût, répond à ses objectifs. Il peut être aussi pour nos locataires à bas revenus désireux de devenir propriétaire, une réponse à leur attente. » Autre point, ce projet sera bénéfique à tous : « Nous apportons, de part notre savoir faire en construction de logements, une expertise (dimensionnement des maisons,  agencement des pièces…) mais aussi un cadre juridique pour bénéficier du dispositif d’aide à l’acquisition, le Pass Foncier. En contrepartie, ce projet sera un retour d’expériences très intéressant pour d’autres opérations que nous serons amenés à réaliser en habitat économe en énergie », souligne Hervé Pinget.

Les auto-constructeurs encadrés par un chef de travaux
Par rapport au premier montant défini par Toit par Toi, le coût d’une maison en auto-construction s’élève dorénavant à 80 000 €.(hors foncier) Cette augmentation s’explique principalement par l’intervention d’un architecte pour la conception des habitations afin de s’assurer de leur qualité et de leur optimisation dans la gestion énergétique , par l’embauche d’un chef de travaux polyvalent qui accompagnera les auto-constructeurs, le coût des assurances et autres frais annexes.
Théoriquement, les premières maisons, six en tout, prévues sur Vendeuvre-du-Poitou, devraient sortir de terre au
Printemps 2011 pour un achèvement des opérations 10 mois plus tard. Concrètement, les auto-constructeurs interviendront sur toutes les phases de l’édification de l’ensemble des maisons par petits groupes, car l’idée est qu’elles avancent au même rythme. Ces derniers auront en charge la construction complète des habitations hormis les fondations. Après Vendeuvre, d’autres communes pourraient être les sites d’opérations similaires.


Vendeuvre-du-Poitou : Première commune d’accueil
« Lorsque Charles Nicol est venu m’exposer son projet, il y a plus de 2 ansi, j’ai tout de suite adhéré à l’idée en donnant mon accord de principe pour une réalisation sur ma commune, précise Henri Renaudeau, maire de Vendeuvre-du-Poitou. Le concept répond tout à fait à la politique que nous menons depuis 15 ans qui est de favoriser l’accès au logement avec des loyers peu élevés et de permettre au plus grand nombre d’accéder à la propriété. » Dans une dimension de mixité sociale, la Mairie souhaite ainsi coupler ce projet d’auto-construction de six maisons avec la réalisation d’une opération immobilière de quelques logements sociaux proches du centre-bourg et d’habitations en accession classique. Une volonté qui s’accompagne également d’inscrire la commune dans une démarche d’éco-habitat. « Ce sera le premier projet à caractère environnemental, j’espère qu’il servira d’exemple pour les prochaines constructions engagées sur Vendeuvre. »
Si l’idée de Toit par Toi est généreuse, la commune de Vendeuvre l’est tout autant. En effet, afin que l’opération puisse se dérouler dans le budget défini, la Mairie va revendre les terrains viabilisés à la SCIC à un montant défiant toute concurrence. «Cela représente un effort de près de 100 000 € pour Vendeuvre », conclut le Maire.


Les conditions pour devenir auto-éco-constructeur
Vous n’êtes pas forcément un grand bricoleur dans l’âme. Peu importe, si vous avez la volonté, les capacités physique et la motivation vous pouvez postuler sur ce projet.
Cependant vous devez répondre à quelques conditions :
 Vous devez avoir l’esprit d’équipe. Autre point : Avant de vous lancer dans une telle aventure, il faut que vous ayez conscience que l’auto-construction est une activité captivante et de longue haleine, qui vous sollicitera physiquement. Il est essentiel que ce soit un projet partagé par toute la famille, car pendant 10 à 12 mois, tous vos week-ends et jours fériés seront accaparés à l’édification de votre maison. Chaque prétendant à l’auto-construction sera reçu par l’association devant un comité de sélection pour évaluer sa motivation.
Le projet vous intéresse ? Vous pouvez contacter l’association Toit par Toi au : 05 49 54 30 41 ou par mail : charlesnicol@free.fr

Des maisons au top en matière d’éco-construction
Sur une surface moyenne de 90 m2, ces maisons type 4 répondront à la classification la plus haute en matière de performance énergétique, la classe A (elle va de A à G comme pour les équipements ménagers). Ce qui, d’un point de vue consommation énergétique totale, réduira la facture pour le propriétaire de plus de 22 % par rapport à une maison traditionnelle équipée en tout électrique.
Pour cela, les maisons seront conçues en ossature bois, qui offre une très bonne isolation, sur la base des principes bioclimatiques. Ils consistent à tirer parti de l’énergie solaire : en été, l’objectif est de se protéger des rayonnements solaires (par des casquettes en façades, des pergolas…) alors qu’en hiver, le but est de conserver au maximum la chaleur dans les maisons (isolation, baies vitrées au Sud, mur de refend en béton pour une meilleur inertie…). Afin d’augmenter les performances énergétiques, les maisons seront doutées d’équipements spécifiques telles que : un chauffe-eau solaire thermique, une VMC double flux ainsi qu’un poêle à granulé.


mercredi 27 octobre 2010

L'utopie est le rêve de l'homme qui garde espoir; L'espoir est un état d'esprit qui imagine un futur possible.



 

Il y a maintenant 4 ans, le vieux fou que je suis, s'est lancé dans un projet complètement utopique : Mettre en œuvre un concept qui permettrait aux ménages aux faibles revenus d'accéder à la propriété.

« Lorsqu'un problème nous résiste malgré d'énormes efforts de recherche,
nous devons mettre en doute ses données premières.
L'imagination est alors plus importante que la connaissance. »
A. Einstein

Nous refusons :

- Le dogme de la loi du marché des riches, dont les déséquilibres seraient miraculeusement corrigés,
- mythe de l'Etat Providence, dont la sollicitude pourvoirait au bonheur de tous,
- foi en la société d'abondance au bout d'une longue route pavée des vertus du travail, du progrès technologique, de l'exploitation intensive des ressources naturelles, sous l'éclairage unique de la rentabilité financière,

Nous nous sentons capables d'un autre idéal et nous voulons imaginer un monde où chacun retrouve la liberté de conduire son destin et participe à l'économie de son environnement.

Certains vivent déjà cette utopie, qui devient ainsi réalité.


Dans de tels lieux, accessibles à tous:
- l'argent n'est pas le maître mais l'instrument,
- la valeur individuelle n'est pas confondue avec la richesse matérielle, les diplômes ou la position sociale, mais est reconnue dans la faculté d'être et de partager,
- le travail n'est pas l'obligation de gagner sa subsistance, mais le moyen de se développer en contribuant à la vie du groupe, en harmonie avec les forces de la nature,
- l'efficacité n'est pas le fruit amer de la compétition et de l'exclusion, mais le résultat tant de l'effacement des intérêts particuliers que de l'imagination dans la simplicité des moyens,
- l'activité économique ne concourt pas à la prolifération des besoins, mais répond à la nécessité et à l'attente des Hommes.

lundi 17 mai 2010

Une vocation sociale affirmée





Face aux coûts exorbitants de l’immobilier, des milliers de gens sont condamnés à vivre dans des situations précaires. La pénurie de logements accessibles aux « revenus modestes » est si grave que la question de l’habitat n’est plus seulement celle des déshérités, elle est devenue celle d’un nombre de français de plus en plus important. Comment remédier à cet état de fait ?

Les offices HLM qui, théoriquement ont vocation de proposer des logements aux déshérités, sont confrontés aux coûts inflationnistes du terrain, à la flambée des cours des matières premières, des charges liées à la main d’œuvre et, de ce fait, ne peuvent plus mettre sur le marché des logements accessibles aux ménages aux faibles revenus.
Des solutions existent qui passent par le volontarisme des postulants à l’accession à la propriété
L’accession à la propriété est une aspiration profonde des ménages, aspiration qui aujourd’hui ne peut s’affirmer qu’à l’état de rêve ! Que pouvez-vous espérer quand un seul smic doit faire vivre le ménage ? C’est sur ce type de public que nous avons réfléchi pour trouver des solutions. L’équipe de « Toit par toi » est composée de retraités du bâtiment prêts à apporter leurs compétences, leurs expériences pour développer un projet innovant dont l’originalité réside dans la suppression du poste main d’œuvre dans le calcul du prix d’une maison.
La main d’œuvre direz-vous ? Mais c’est le principal élément rentrant dans sa construction !
Pas si c’est vous qui constituez cette main d’œuvre ! L’économie réalisée pour une maison type F4 de 100 m2 habitable : 70 000€, ça vaut peut être le coup de s’atteler à la tâche ?

Ce procédé de construction fait appel à la solidarité.

Cette initiative originale, ne peut être garantie de succès que si elle est accompagnée par des professionnels. Contrairement à certaines expériences d’autoconstructions où l’individu se lance seul dans l’aventure, ici, en plus de l’assistance de Toit par toi, nous avons à faire à un travail d’équipe. L’organisation réfléchie, préconisée par Toit par toi, conseille des chantiers de 12 autoconstructeurs. Douze maisons, bâties en un même lieu, suivant un planning et une organisation construite pour rendre le travail des participants le moins pénible possible, le plus sécurisant quand à son bon déroulement et à son bon achèvement, éviter les pertes de temps et, de ce fait raccourcir au maximum les temps de réalisation. A terme, chacun des participants sera propriétaire de sa maison, mais tout au long du chantier, ce sont douze unités qui avancent au même rythme.
Autre facilité : mise à disposition des équipes d’un outillage professionnel qui couvre les besoins spécifiques aux différents métiers.
En phase de chantier, seraient garantis l’acquisition des compétences nécessaires pour les autoconstructeurs, la définition des process de construction, la validation de chaque étape des travaux grâce à la supervision d’un maître d’œuvre, avec des étapes formelles de contrôle.

L’aspect « construire au moindre coût » n’est pas le seul pris en compte
L’intérêt de l’initiative est fort : La réalisation de maisons à hautes performances environnementales dans une dynamique sociale d’accession à la propriété, permettent de garantir des économies d’énergie conséquentes, économies qui se traduisent tous les mois par des dépenses moindre pour les postes chauffage et consommation électrique.

Aspect environnemental

La démarche qui nous anime est simple : il s’agit de retrouver une architecture sensible, en rapport avec l’homme et son environnement.
Développement durable, architecture bioclimatique, matériaux de construction adaptés et sains, ressources énergétiques renouvelables, autant de critères pris en compte dans la démarche, critères qui imposent des coûts supérieurs au seul critère « construire au moindre coût »
Ils sont les acteurs de leur insertion sociale et retrouvent une prise concrète sur leur vie quotidienne. La plus-value retirée a des dimensions multiples ; les effets produits peuvent être d’ordre économique, social, civique et culturel et, ces bénéfices sont autant individuels que collectifs. L’autoconstruction accompagnée n’est pas la solution magique à toutes les difficultés, mais c’est un mode d’intervention possible pour les politiques publiques.

Responsabilité : En s’inscrivant dans une telle démarche, l’individu échappe à l’assistanat qui prévaut aujourd’hui où les individus attendent tout des collectivités. Décider de sa vie, de son habitât, participer à la construction de son rêve.

Respect : De soi même d’abord en apportant la preuve de sa capacité à prendre son avenir en main, mais aussi des autres avec qui on partage des temps de travail, des temps de doutes, des temps de réussite.

Pour les collectivités

C’est un moyen de créer sur la commune, la mixité sociale que beaucoup appellent de leurs vœux. La solidarité, ce n’est pas reporter l’accusation et la responsabilité des malheurs du monde sur autrui, c’est tenter, vaille que vaille de transformer le réel. C’est aussi une réponse au cota « logements sociaux »

Un outil adaptable et polyvalent : Aujourd’hui l’autoconstruction accompagnée doit faire ses preuves pour que les élus, les bailleurs sociaux et le monde associatifs s’intéressent à la démarche. Cela parce qu’ils doivent bien comprendre qu’en agissant en même temps sur l’accession à la propriété et sur l’aptitude de ses occupants à l’habiter, l’autoconstruction accompagnée peut dans certains cas être une réponse pertinente aux situations de mal logement et d’exclusion sociale.
Cependant il n’y a pas de modèle unique de l’autoconstruction accompagnée, modèle que l’on reproduirait partout à l’identique. C’est au contraire un outil polyvalent, qui peut et doit être adapté à des contextes locaux et à des territoires différents, pour répondre aux besoins de publics très divers. La preuve en est que les actions mises en œuvre par les opérateurs existants ont une grande diversité, même si toutes reposent sur un socle commun de valeurs et de règles opératoires.
L’autoconstruction fait appel à un public volontariste, qui a envie de s’en sortir, qui est prêt à des sacrifices dès l’instant où il voit la possibilité d’atteindre son but : l’accession à la propriété.

Savoir qu’il peut compter à tout instant sur des personnes ressources qui pourront trouver des solutions à ses problèmes immédiats, qu’ils soient d’ordre technique ou sociaux, est un élément primordial.
Des publics divers : La diversité concerne aussi le profil social des bénéficiaires : ménages avec ou sans enfants, familles monoparentales, personnes isolées, jeunes, personnes âgées L’origine ethnique peut être aussi très diverse. La diversité porte également sur leur niveau d’insertion professionnelle : l’action doit toucher des ménages en activité professionnelle, ayant de ce fait des capacités de remboursement d’un emprunt. Cette capacité de remboursement définit un revenu minimum de 12 000 € par an ( 33% = 3.300 soit 275€/mois) et un revenu maximum de 18 000€ par part fiscale (maximum autorisé pour accéder au taux 0 )
Selon les porteurs de projet et le problème à traiter, l’action visera certains publics de manière prioritaire voire unique ou mixera les publics ; cependant il existe un point commun entre ces publics : en très grande majorité ce sont des personnes qui non seulement ont un problème de logement mais aussi de faibles revenus et, bien souvent, elles cumulent les difficultés dans leur vie quotidienne.